Audits Énergétiques

Le but d’un audit énergétique est d’optimiser les consommations énergétiques en fonction des besoins réels.

C’est une étude préalable à la mise en place d’une comptabilité énergétique et à la mission d’ingénierie. 

C’est un outil servant à décider et à organiser le programme des interventions nécessaires. 

C’est un élément essentiel dans la gestion des consommations énergétiques.

Le succès et le résultat final attendu dépendent de la bonne collaboration des deux interlocuteurs co-responsables du projet : 

* le demandeur, qui peut être le responsable technique, le directeur de l’établissement, le gérant, ...

* le professionnel en charge de l’étude, souvent appelé auditeur, expert, conseiller, diagnostiqueur, ...

1- Description de l’audit

Pour que le demandeur bénéficie d’un regard d’expert, l’audit doit être réalisé par un auditeur ayant l’indépendance et la compétence nécessaire.

Dans un souci de qualité, l’auditeur doit respecter les règles suivantes :

* évaluer avec précision les économies d’énergie réalisables et en chiffrer les conditions économiques de réalisation ;

* suivre une démarche rigoureuse explicitée et justifiée dans ses rapports d’études ;

* être exhaustif dans ses recommandations et fournir toutes les informations objectives nécessaires au demandeur pour décider des suites à donner ;

* ne pas privilégier "a priori" un type d’énergie ni certaines modalités de fourniture d’énergie ou de tout autre service (vapeur, froid, chaud, air comprimé, électricité...) ;

* ne pas intervenir dans un établissement vis-à-vis duquel il ne présenterait pas toute garantie d’objectivité, notamment sur des installations conçues, réalisées ou gérées pour l’essentiel par lui-même ;

* n’adjoindre aucune démarche commerciale concernant des biens ou services (ayant un lien avec les recommandations) au cours de son intervention.

Lors de l’étude, l’auditeur fera l’analyse de l’existant, en prenant en compte les modalités d’occupation et d’exploitation du bâtiment, la nature des activités de l’établissement et les équipements en découlant, ainsi que tout autre paramètre pouvant peser sur les bilans thermiques et énergétiques.
L'audit énergétique peut avoir différents niveaux tels que:

* "sommaire" et ne repérer que les possibilités d’économie les plus évidentes

* "partiel" si les objectifs d’économies d’énergies sont concentrés sur des éléments particuliers plutôt que d’autres

* "approfondi" en fonction des besoins et des exigences du demandeur

Selon la taille et la complexité des installations à analyser, un audit peut prendre de quelques heures (audit sommaire) à plusieurs semaines pour les installations complexes.

2. Réalisation de l’audit

L’audit fait partie d’une procédure bien établie qui doit se dérouler dans sa totalité et qui se décompose selon les trois parties suivantes :

  1. La phase initiale de l’audit est constituée par des relevés sur le site, des descriptions précises et minutieuses des locaux (utilisation, état du bâtiment et des installations, exploitation, usages spécifiques des énergies, équipements particuliers, consommations facturées...), des examens des modes de gestion, contrats. 
    Le relevé représente la partie fondamentale de l’étude car la qualité des relevés, la pertinence des observations, la recherche des possibilités d’intervention, déterminent la justesse des calculs et des simulations ultérieures et, par conséquent, l’intérêt des interventions techniques proposées.

 

  1. L’exploitation et le traitement des données recueillies permettent de réaliser des calculs et une analyse rigoureuse pour mettre en évidence les améliorations à envisager, le coût de chaque intervention, les économies à attendre et le temps de retour des investissements.
    C’est la phase centrale de l’audit qui doit utiliser des méthodes de calcul adaptées aux bâtiments et aux équipements considérés.

Ces méthodes et outils doivent :

* être explicites : on donnera impérativement les références de la méthode, les étapes et des hypothèses de calcul ;

* être cohérentes et adaptées.
Les méthodes conventionnelles de type « calcul réglementaire » ne sont pas adaptées aux anciens bâtiments, elles ne doivent pas être utilisées pour l’audit ;

* utiliser des grandeurs physiques : coefficients et ratios peuvent constituer des points de repère utiles mais ne peuvent remplacer mesures et calculs ;

* offrir la rigueur et la souplesse nécessaires pour permettre d’effectuer une comparaison des consommations dites réelles (celles facturées ou mesurées), avec les consommations calculées et pour la simulation des combinaisons d’améliorations possibles ;

Le protocole international de mesure et de vérification du rendement (IPMVP) fournit une méthode rigoureuse d’évaluation des économies d'énergie et d'eau. La méthode IPMVP est complémentaire de la norme ASHRAE-standards_guideline14-2002.

  1. Des propositions de travaux cohérentes et adaptées aux caractéristiques propres de chaque bâtiment étudié sont présentées dans un rapport de synthèse afin d’orienter le choix des travaux dans les meilleures conditions de coût, de rentabilité et de délai.

 Ce rapport doit:

* être clair et lisible ; la forme est importante, elle facilite la décision et incite aux travaux 

* donner l’avis de l’auditeur ;

- fournir des informations suffisantes pour la réalisation des travaux préconisés et donc pour la consultation d’entreprises devant fournir des devis ;

- proposer des améliorations compatibles avec les possibilités financières du demandeur ;

- être remis en mains propres et commenté.

Les propositions techniques doivent être rigoureusement indépendantes de considérations commerciales, qu’ils s’agissent de marques d’équipements ou de nature d’énergie.

 

Remarques :

* L’audit ne préconise pas seulement des solutions pour réduire les consommations, mais examine également des substitutions d’énergie potentiellement rentables (solaire, réseaux collectifs, ...) ;

* Certaines interventions complexes ne sont que globalement évaluées au stade de l’audit, les études complémentaires nécessaires doivent alors être mentionnées. Lorsque les actions préconisées consistent à faire réaliser une étude complémentaire, l’auditeur établira en outre un court document correspondant au cahier des charges technique de l’étude proposée.

* L’auditeur doit avoir: 

- une bonne connaissance technique et pratique des bâtiments existants et de leurs équipements techniques, notamment énergétiques ;

- la compétence, l’esprit critique et une bonne dose d’imagination pour proposer des améliorations opportunes, évoquer les financements et les mécanismes administratifs de prise de décision... ;

- un bon contact humain ; les données à recueillir sont à la fois qualitatives et quantitatives, et cela requiert de la psychologie pour ne pas faire naître de conflit avec les interlocuteurs ;

- enfin une rigoureuse indépendance de considération commerciale est indispensable.

 

L’auditeur doit être un professionnel indépendant qui n’a aucun lien commercial susceptible d’influencer ou de porter préjudice à l’impartialité de son jugement. Il est donc en mesure de proposer à ses clients la solution la plus favorable et la plus économique.

3- Responsabilité du demandeur

Pour le bon déroulement de l’audit, le demandeur de l’étude a également des obligations à remplir ; elles se situent, par rapport à l’étude.

 Avant : bien connaître le cahier des charges et l’étendue de l’étude à exiger du professionnel, en précisant le type d’audit souhaité (sommaire, intermédiaire ou approfondi). Il doit fournir au professionnel toutes les informations et les documents utiles.

 Pendant : accompagner ou faire accompagner l’auditeur par la ou les personnes impliquées au quotidien dans la gestion technique et/ou énergétique du bâtiment considéré.

 À la remise du rapport : vérifier la conformité de l’étude au cahier des charges, valider les hypothèses retenues.

Après :

 

Informations complémentaires :

* Diagnostic de performance énergétique-Guide à l’usage du diagnostiqueur (France)

* L’analyse Pinch, pour l’utilisation efficace de l’énergie de l’eau et de l’hydrogène (Ressources Naturelles Canada)

Références bibliographiques :

* Techniques de l’Ingénieur BE 9 021